La sélection Brésilienne de futsal féminin dévoile sa liste pour la Copa América 2024

La sélection brésilienne de futsal féminin a officialisé ce lundi 24 février sa liste de 15 joueuses convoquées pour la Copa América 2024, un tournoi clé qui ouvre les portes de la Coupe du Monde 2026 aux Philippines. Sous la direction de l’entraîneur Wilson Sabóia, les Auriverdes visent un huitième titre continental, renforcées par une armada de talents internationaux, dont la légendaire Amandinha, octuple meilleure joueuse mondiale. Retour sur les enjeux, les forces en présence et l’héritage d’une équipe qui domine le futsal féminin depuis près de deux décennies.

Sorocaba, épicentre du futsal féminin sud-américain

Du 22 au 30 mars, la ville de Sorocaba (État de São Paulo) accueillera la troisième édition brésilienne de la Copa América de futsal féminin, après Barueri (2005) et Campinas (2009). Ce choix n’est pas anodin : le Brésil, sept fois champion de la compétition, y cultive une tradition d’excellence. Le Complexe Esportivo Municipal Vereador José Pimenta, hôte des matchs, est déjà prêt à vibrer au rythme des dribbles et des buts.

À Savoir : La Copa América féminine de futsal, créée en 2005, reste un pilier de la reconnaissance du sport en Amérique du Sud. Alors que le futsal masculin brille depuis les années 1980, la version féminine a dû attendre 2003 pour voir son premier Championnat du Monde organisé par l’AMF (Association mondiale de futsal), avant d’être intégrée progressivement sous l’égide de la FIFA.

Une liste convoitée

Wilson Sabóia a opté pour un mélange équilibré entre des icônes du futsal mondial et des profils émergents. La star Amandinha (34 ans), évoluant au Torreblanca FS en Espagne, incarne cette colonne vertébrale. Avec huit titres de meilleure joueuse mondiale (record absolu, hommes et femmes confondus), elle reste un atout psychologique et technique. À ses côtés, des joueuses comme Vanin (CMB Futsal, Italie) ou Natalinha (Taboão) apportent fraîcheur et agressivité.

Le groupe en détail :

Gardiens : Bianca (Stein Cascavel), Jozi (Bitonto/ITA), Flavi (Taboão).
Défenseurs : Taty (Pescara/ITA), Camila (FSF Castro/ESP), Diana (Bitonto/ITA).
Ailiers : Amandinha (Torreblanca/ESP), Emilly (Burela/ESP), Tampa (Bitonto/ITA), Vanin (CMB Futsal/ITA), Bia (Torreblanca/ESP), Nati Detoni (Benfica/POR).
Pivots : Lucileia (Bitonto/ITA), Ana Luiza (Torreblanca/ESP), Natalinha (Taboão).

Analyse : Plus de 70 % des joueuses évoluent en Europe, principalement en Italie et en Espagne, ligues réputées pour leur intensité. Cette diaspora témoigne de la globalisation croissante du futsal féminin, longtemps resté confiné à l’Amérique du Sud.

Un format redoutable : trois places pour la Coupe du Monde 2026

La Copa América 2024 sert de qualification directe pour la Coupe du Monde de futsal féminin 2026, organisée aux Philippines – une première en Asie du Sud-Est. Les trois premières équipes du tournoi décrocheront leur billet. Le Brésil, leader du Groupe A (avec Venezuela, Paraguay, Bolivie et Équateur), vise évidemment la victoire finale, mais la concurrence s’annonce rude.

Rappel Historique : En 2023, le Brésil avait dominé l’Argentine 2-0 en finale, confirmant sa suprématie. Cependant, des équipes comme la Colombie (finaliste en 2019) ou le Paraguay (révélation de la dernière décennie) pourraient surprendre.

Statistique Clé : Le Brésil n’a perdu qu’un seul match en Copa América depuis 2005 (21 victoires, 1 défaite). Un record qui pèse sur les adversaires… et les épaules des Auriverdes.

Sorocaba 2024 vs. Campinas 2009 : L’Évolution du Futsal Féminin

Comparer les éditions de 2009 et 2024 révèle une progression spectaculaire. En 2009, seules huit équipes participaient, contre douze cette année. Les droits TV, quasi inexistants il y a quinze ans, commencent à attirer des diffuseurs régionaux. La FIFA, via son programme Women’s Futsal Development, a injecté plus de 2 millions de dollars depuis 2020 pour structurer les ligues locales, notamment en Bolivie et en Équateur.

Amandinha : symbole d’une génération dorée

Surnommée « La Pelé du futsal », Amandinha incarne l’essence du jeu brésilien : technique, rapide, imprévisible. Avec 127 buts en sélection, elle pourrait dépasser le record de Falcão (138 buts en équipe masculine) d’ici 2025. Son parcours, débuté dans les rues de Fortaleza, symbolise l’ascension d’un sport longtemps marginalisé.

Anecdote : En 2017, elle a refusé un contrat en Russie pour rester fidèle à son club espagnol, priorisant la visibilité européenne. Un choix payant : Torreblanca FS domine désormais la Liga espagnole.

Les défis à venir : entre pression et ambition

Le premier match contre la Bolivie (22 mars, 20h heure de Brasilia) sera un test de concentration. La Bolivie, bien que 15e au classement FIFA futsal, a recruté un entraîneur argentin pour renforcer sa défense.

Question Tactique : Le Brésil pourra-t-il compter sur sa profondeur offensive face à des équipes qui joueront le contre ? Sabóia mise sur des ailiers rapides (Vanin, Bia) et des pivots physiques (Ana Luiza) pour varier les angles.

Le futsal féminin : un tremplin vers l’égalité ?

Alors que l’UEFA a lancé en 2023 sa première Ligue des Champions féminine de futsal, la Copa América 2024 s’inscrit dans une dynamique mondiale. Selon un rapport FIFA, le nombre de licenciées en futsal a augmenté de 40 % depuis 2018, dépassant le million en 2023. Pourtant, les écarts de rémunération persistent : une joueuse brésilienne gagne en moyenne 10 fois moins que son homologue masculine.