Victorias City et les Philippines accueillent la première Coupe du Monde de futsal féminin de la FIFA

Le monde du futsal féminin vient de trouver son épicentre. Ce mercredi 26 février, la Fédération philippine de football (PFF) et la ville de Victorias ont officialisé leur rôle commun dans l’organisation de la première édition de la Coupe du Monde de Futsal Féminin de la FIFA, prévue du 21 novembre au 7 décembre 2025. Un événement historique, non seulement pour les Philippines, mais aussi pour la reconnaissance globale d’un sport en pleine expansion.

Une annonce symbolique et structurante

Lors d’une conférence de presse animée, John Gutierrez, président de la PFF, et Javi Benitez, maire de Victorias City, ont dévoilé les détails de cette collaboration. Le Victorias City Coliseum, actuellement en rénovation, partagera le statut de ville hôte avec la PhilSports Arena de Pasig City (Manille). Un choix stratégique, soulignant la volonté de la FIFA de diversifier les lieux de compétition au sein d’un même pays.

« C’est un moment décisif pour notre ville et pour le football philippin », a déclaré Benitez sur Facebook. « Accueillir un tel événement renforce notre engagement envers le sport et offre une vitrine internationale à notre communauté. »

Infrastructure et normes FIFA : un défi relevé

Le Victorias City Coliseum, stade polyvalent d’une capacité de 5 000 places, subit des transformations majeures pour répondre aux critères stricts de la FIFA. Ces normes incluent un éclairage de 1 500 lux, un parquet adapté au futsal, et des installations médiatiques de pointe. Une équipe d’inspecteurs de la FIFA a déjà validé les plans de rénovation, garantissant un héritage durable pour la région.

À noter que Cebu, initialement pressentie, a été écartée en raison de l’absence d’infrastructure adéquate. Un rappel que l’héritage des grands événements sportifs repose souvent sur des investissements préalables.

Loyola Victorias FC : une dynamique locale amplifiée

En parallèle, Victorias City a lancé son premier club professionnel, le Loyola Victorias Football Club, qui intégrera la Philippines Football League (PFL) dès la saison prochaine. Une initiative qui s’inscrit dans une stratégie plus large : développer un écosystème footballistique à Negros Occidental, île connue pour sa passion pour le sport.

« Ce club est un tremplin pour nos jeunes talents », a souligné Benitez. « Associer la Coupe du Monde à une équipe locale crée une synergie unique. »

Le futsal féminin : une montée en puissance mondiale

Si le futsal masculin a sa Coupe du Monde depuis 1989, la version féminine accuse un retard significatif. Selon les données de la FIFA, seulement 30% des nations membres disposent d’une équipe nationale de futsal féminin. Les Philippines, classées 68e au dernier ranking FIFA (football), voient ici une opportunité de briller dans une discipline où la concurrence est moins établie.

Ce tournoi inaugural pourrait inspirer d’autres pays, à l’image de l’impact qu’a eu la Coupe du Monde Féminine de Football 2019 en France, qui avait boosté la visibilité du sport féminin.

Les Philippines, un pays hôte ambitionné

Ce n’est pas la première fois que l’archipel s’affirme sur la scène sportive internationale. En 2023, Manille a accueilli des matchs de la Coupe d’Asie des Nations de football, et le pays est régulièrement cité pour des événements de basket-ball, sport roi local. Cependant, le futsal représente un nouveau défi, nécessitant une logistique adaptée à un sport indoor et rapide.

Selon un rapport de l’UEFA, le futsal attire près de 60 millions de pratiquants dans le monde, avec une croissance annuelle de 10% depuis 2015. Un potentiel que la FIFA compte exploiter, notamment en Asie, où la discipline séduit par son accessibilité.

Enjeux et perspectives : quel héritage pour Victorias City ?

Au-delà de l’événement sportif, l’enjeu économique est colossal. Une étude de la FFF (Fédération Française de Football) estime qu’un tournoi de cette envergure génère entre 50 et 100 millions de dollars de retombées locales. Pour Victorias City, dont l’économie repose largement sur l’industrie sucrière, cette exposition internationale pourrait attirer des investissements et redynamiser le tourisme.

Cependant, des défis persistent : coordination entre les villes hôtes, billetterie accessible, et sensibilisation du public local à un sport encore niche. Le Comité d’Organisation Local (COL) devra aussi composer avec les attentes de la FIFA, réputée exigeante sur les droits médias et le sponsoring.