Haïti futsal: la liste des sélectionnés pour les éliminatoires de la zone CONCACAF

La sélection haïtienne de futsal se prépare à affronter les éliminatoires de la zone CONCACAF pour la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, prévue en Lituanie. Sous la direction de l'entraîneur national Alexandre Kénol, 16 joueurs ont été convoqués pour participer à cette phase cruciale de la compétition.

Le communiqué officiel souligne l'importance de cette participation au-delà de la simple compétition : « Après de nombreuses discussions au sein du staff technique de la sélection haïtienne de futsal, nous avons sélectionné des joueurs qui comprennent que notre présence au niveau de la CONCACAF est plus grande et importante que la compétition en soi. » Cette déclaration met en évidence la volonté de l'équipe de représenter fièrement Haïti sur la scène internationale.

Cependant, des voix critiques se sont élevées concernant la composition de l'équipe. Jeanty Musael, directeur technique de la Ligue de futsal de Port-au-Prince, a exprimé des réserves quant à la sélection de certains joueurs évoluant en Haïti. Il a déclaré : « Nous ne connaissons pas ces joueurs ! » et a ajouté que ces derniers ne participent à aucun championnat de futsal du pays, remettant en question leur légitimité au sein de l'équipe nationale.

La liste des joueurs sélectionnés est la suivante :

Gardiens :

• Judler Delva (Violette AC)

• Jonathas Steve Charles (Gunners/Canada)

Défenseurs :

• Shaquille Michaud (Sporting Mtl/Canada)

• Dumorne Emmanuel (Sparte FC/Canada)

• Danny Macean (Cinque Stelle FC/Canada)

• Bernick Monfort (Gunners/Canada)

Meneurs :

• Dylan Barthelemy (Gunners/Canada)

• Ritch-Andy Jean-Pierre (Maestro FC Mtl/Canada)

• Wallkevindev Joseph (Étoile HT)

• Bertrand Nicolas (Sparte FC/Canada)

• Christian Coridon (New Jersey/États-Unis)

• Madjino Pierre (Sharp Dimitri FC/République Dominicaine)

• Anfernee Garçon (Gunners/Canada)

Pivots :

• Georges-Eric Painson (Maestro FC Mtl/Canada)

• Jean Gille Berlin Cinque (Stelle FC Mtl/Canada)

• Mitchell Syla (Sporting Mtl/Canada)

Il est notable que la majorité des joueurs sélectionnés évoluent au Canada, ce qui soulève des questions sur le développement et la promotion du futsal local en Haïti. Cette situation pourrait être comparée au football traditionnel, où les sélections nationales puisent souvent leurs talents dans les championnats locaux pour renforcer le niveau national. L'absence de joueurs issus des ligues haïtiennes de futsal pourrait indiquer un manque de structures ou de compétitions locales suffisamment compétitives pour former des athlètes de haut niveau.

Cette réalité pose la question de l'investissement dans le futsal en Haïti. Alors que le football à onze bénéficie d'une popularité et d'un soutien considérables, le futsal semble encore en quête de reconnaissance et de ressources. Pourtant, le futsal peut servir de tremplin pour le développement des compétences techniques des joueurs, comme cela a été observé dans des pays où cette discipline est fortement implantée.

Par ailleurs, la présence majoritaire de joueurs évoluant à l'étranger peut avoir des implications sur la cohésion de l'équipe. Les joueurs basés au Canada ou aux États-Unis peuvent avoir des styles de jeu influencés par les ligues dans lesquelles ils évoluent, ce qui pourrait différer des approches tactiques privilégiées en Haïti. Cette diversité peut être une force si elle est bien gérée, apportant une richesse stratégique à l'équipe. Cependant, elle nécessite un travail d'harmonisation de la part du staff technique pour assurer une cohésion optimale sur le terrain.

En termes de préparation, il serait intéressant de comparer les infrastructures et les opportunités d'entraînement disponibles pour les joueurs locaux par rapport à ceux évoluant à l'étranger. Dans le football traditionnel, les différences de conditions d'entraînement peuvent affecter la performance et la condition physique des joueurs. Il en va probablement de même pour le futsal, où l'accès à des installations de qualité et à des compétitions régulières est crucial pour le développement des athlètes.

Enfin, cette situation soulève une réflexion sur la stratégie à long terme pour le futsal haïtien. Pour renforcer la compétitivité nationale, il pourrait être bénéfique d'investir dans des programmes de développement locaux, de créer des championnats structurés et de former des entraîneurs spécialisés. Cette approche permettrait de bâtir une base solide de talents locaux, réduisant ainsi la dépendance envers les joueurs évoluant à l'étranger.

Comment Haïti peut-elle renforcer son infrastructure locale pour promouvoir le futsal et développer des talents nation ?